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OLÉ ! A VU

4E SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN
NARBONNE DU 1ER AU 26 FÉVRIER
La Manifestation Artistique autour du Dessin Contemporain se déroulant, ce mois de février, à La Poudrière, à La Chapelle des Pénitents-Bleus, ainsi qu’à L’Atelier Loïc Trévelot, donne à voir à la fois l’universalité et la singularité du dessin, pratique artistique à laquelle s’appliquent nombre de créateurs, mais dont la diversité des techniques et l’originalité des traits permettent d’entrer dans une pluralité d’univers personnels.
Du simple croquis à l’image en mouvement, c’est en effet toute une conjugaison de cet art au présent, tout un renouvellement d’un travail partagé par tant de styles, depuis des siècles, qui jette un éclairage nouveau où l’esquisse inachevée, le coup de crayon ou la fulgurance du geste participent d’une réinvention, en ces lieux et à ces heures, hic et nunc, des contours, des traces, des essais de redéfinition d’un continent contenu dans la main de l’artiste…
Mystère de la création dont Alexandre Gilibert sonde également le secret dans sa formule décisive : "Ici, le dessin est à sa véritable place : une trouée, une percée de l’énigme du monde et un instrument de sa connaissance." Comme si l’enjeu du dessin n’était pas seulement esthétique mais également éthique, bref porteur d’une poétique où la sobriété des moyens mis en œuvre explore toute une dimension d’engagement, au sens politique, une interrogation enfin de notre place dans nos sociétés, que ce soit dans la traversée des paysages encore possible, pour faire allusion au travail de Patricia Stheeman, ou que ce soit dans la gravure des dossiers d’enquête faisant remonter à la surface tout un pan de l’Histoire que nous n’osons nous avouer, pour faire référence à celui de Nicolas Daubanes…
Si la force évocatrice de ces trois propositions est précédemment détachée, de toute évidence, ce n’est pas moins d’une dizaine d’autres invitations à reconfigurer la puissance de cet exercice qui est susceptible d’interpeller les yeux des visiteurs : des demi-paires de chaussettes disparues de Jean-Christophe Alix, des jardins à l’encre de Karine Barrandon, des composantes d’un paysage de Julien Cassignol, des tracés vivaces au fil d’un cheveu mort de Claudie Dadu, des traits lumineux captés à l’appareil photographique de Paola Di Prima, des visions de gouttes chargées de fusain de Sylvain Fraysse, des métamorphoses d’une nature mythifiée de Mylène Fritchi-Roux, des séries des Voyageurs solitaires d’Alexandre Gilibert, de celles des oiseaux mettant en scène les horreurs du conflit Russie-Ukraine de Jihane Khelif, des textures aux "ressentis de matières" d’Amandine Lasa, des dépliements des plis du terrain d’Océane Moussé, des marques des tragédies du camp de Rivesaltes de Nissrine Seffar, des pyrogravures sur os de sanglier et de vache de Damien Noll aux dessins en lignes sèches de rasage quotidien de Tony White…
Universalité et singularité, encore une fois, à travers ces variations du Dessin Contemporain comme autant de miroirs offerts par leurs praticiens, redonnant à l’ancien un regard sur le neuf, l’ici et maintenant, notre monde, aujourd’hui.

Rémy Soual

4e Salon du Dessin Contemporain à Narbonne, du 1er au 26 février 2023, Poudrière, Chapelle des Pénitents Bleus, Atelier Loïc Trevelot.