Montbrun-Des-Corbières
Montbrun-des-Corbières est une commune française, située dans le département de l’Aude en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Ses habitants sont appelés les Montbrunois et Montbrunoises.
Montbrun, du latin Montem, qui signifie « mont » et bruni « brun », d’où le mont brun. La couleur brune viendrait de son sol composé de marne lutéine. Ce mont, une garrigue, était recouverte de créquiers, un cerisier sauvage qui aurait pu aussi donner le nom au village.
Formes anciennes du nom de la commune (selon des anciens textes ou plans) :
1272 : Castrum de Montbruno (Château de Montbrun, en occitan).
1351 : Eclesia de Montbruno (première apparition de l’église de Montbrun).
1360 : de Monte bruno.
1389 – 1589 : Montbrun en Minervois (la commune est à la limite entre le Minervois et les Corbières).
1408 : Stratum de Montebruno (étang de Montbrun, à ce jour asséché, qui recouvrait la plaine de Montbrun).
1537 : Montbru puis : Montbrù.
1781 : Montbrun.
XIXe siècle : Montbrun des Corbières.
Montbrun-des-Corbières est une commune de l’Aude située dans les Corbières, à 7 kilomètres de Lézignan-Corbières, 26 kilomètres de Narbonne et 29 kilomètres de Carcassonne.
La superficie de son territoire est de 10,61 km², soit 1061 ha.
Son code postal est 11700 (identique à celui de Capendu)
La colline de Montbrun est constituée de grèse, de marne et de calcaire datant du début du Tertiaire. Elle naquit de l’érosion de la terre que causa la mer qui atteignait ses flancs.
Préhistoire
Les premiers habitants de la commune de Montbrun des Corbières : Une première réponse à l’occupation des sols de la commune est donnée par les fouilles archéologiques réalisées au pied du village, au Nord-Ouest sur les rives Nord du ruisseau de la commune surplombé du Pont Saint-Pierre.
Lieu : Pourgobi (cadastre section D, parcelle n°714). De nombreux objets de l’âge du fer furent retrouvés dont des tessons, des jarres. le site présentait des restes d’habitats ou des fosses. Il ne s’agissait pas d’un lieu d’habitation, mais d’entrepôts. D’autres objets d’âge plus récents furent découverts, des dalles de grès, des margelles, des restes de murs, des fragments d’amphores de type ibéro-puniques, des céramiques modelées, des fragments de meule en grès ou en basaltes et de grand vasques. C’est dans cette zone que le premier village de Montbrun des Corbières vit le jour. Il portait le nom du Petit-Lion. Par la suite, une motte castrale fut érigée sur la garrigue avoisinante.
Antiquité
Durant la période gallo-romaine, Montbrun des Corbières était une place forte sur la voie Aquitania qui allait de Narbonne à Bordeaux. Des maisons sont construites autour du château fort avant que le village s’installe définitivement à cet emplacement-là.
Ier siècle av. J.-C., la vigne apparut dans l’Aude.
C’est sous le règne de Charlemagne que la vigne est introduite dans les Corbières. Les premières plantation apparaissent sur la commune de Lagrasse.
Moyen Âge
En 1175, une famille des seigneurs de Montbrun est mentionnée pour la première fois. Elle était constituée de notables qui siégeaient et vivaient au consulat de Narbonne où il vivaient. Ils étaient représentés par un châtelain et un procureur qui les représentaient.
En 1209, Montbrun devint une des trente-et-une baronnies de la vicomté de Narbonne.
En 1272, première apparition d’une communauté villageoise de Montbrun.
Montbrun-des-Corbières était une fief du comté de Foix avant que le vicomte de Narbonne ne s’en empare. Le vicomte de Narbonne y voulait un seigneur chargé de veiller sur les routes menant à Narbonne.
Au XIe siècle, un gros village était signalé aux abords du château. À cette époque, la commune était plus importante que celle de Lézignan des Corbières. C’était un passage obligé pour les croisés qui partaient en Terre Sainte.
Un pèlerinage se tenait à Notre-Dame de Colombier, le lieu de culte était un prieuré qui faisait face à un lac qui recouvrait les plaines face au château. Les moines asséchèrent par la suite le lac qui disparut. Cependant, le sol calcaire à cet endroit trahit sa présence ancienne.
On recevait de façon somptueuse les gens d’église au château, il y avait des jongleurs, des joueurs de luth et des troubadours qui animaient les lieux.
Le seigneur de Montbrun met à disposition des villageois un four et un moulin banaux. La situation le long de la route de Narbonne favorise le commerce qu devient prépondérant. Toutefois, plusieurs épidémies de peste empêchèrent la commune de se développer convenablement.
Au XIIIe siècle, l’évêque de Narbonne fit bâtir une chapelle près du château-fort. Elle fut consacrée à Notre-Dame. Des maisons furent élevées tout autour, ainsi vit le jour le premier village. La chapelle fut le siège d’un archiprêtre.
En 1355, le Prince Noir, avec 20 000 hommes, attaque le Languedoc. Il assiège les communes voisines de Puicheric, saccage Sérame, contourne Lézignan Corbières pour atteindre Montredon des Corbières où il est refoulé par le vicomte de Narbonne. À cette époque, les villageois de Montbrun vivaient dans la plaine; Ils se réfugiaient dans le château du village à chaque menace.
Au XIVe siècle, la chapelle Notre-Dame de Colombier était une église paroissiale. Des fouilles révélèrent l’emplacement des maisons. Elle était au milieu d’un prieuré.
Le village faisait partie de la Sénéchaussée de Carcassonne.
Époque Moderne
Des consuls sont créés pour administrer la municipalité qui possède une milice.
Jusqu’au XVIIIe siècle, l’économie est principalement dominée par l’élevage et la culture de céréale. Le mouton est élevé dans la commune.
Guillaume Groc, un habitant de la commune détenait la fabrique de Montbrun.
L’ouverture du Canal du Midi permit le développement du commerce du vin. la vigne fut plantée sur tout le territoire. Le port le plus proche se trouvait à La Redorte.
Un messager qui apportait le courrier, fut établi dans la commune voisine de Conilhac-Corbières.
Époque Contemporaine
La commune possède un garde national. Il y a un contrôle du matricule de la Compagnie.
1837 : les champs des Corbières, de même que ceux de Montbrun sont principalement couverts de cultures de blé, d’avoine, de fourrage, mais, à cette date, se développe considérablement la culture de la vigne.
1875 : le phylloxéra atteint les vignes des Corbières. Les viticulteurs sont obligés de replanter avec des plants venus d’Amérique, plus résistants, d’où est originaire la maladie.
La vigne est replantée et le vin de l’Aude est vendu dans toute la France. Au XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer dans le Midi accéléra le développement de la vigne dans les Corbières et notamment à Montbrun. La gare de marchandise la plus proche était celle de Moux. Mais, la production de vin fut freinée par l’apparition de nombreuses maladies de la vigne : l’oïdium, le phylloxera et le mildiou.
Dans le courant du XXe siècle, l’arrivée de vins étrangers menace la viticulture audoise. Le résultat fut la baisse de production de vin dans la région et l’adhésion à l’AOC Corbières.
En 1933, les viticulteurs montbrunois se réunissent au sein d’une cave coopérative assurant des revenus stables.
En 1950, Notre Dame de Colombier est inscrite aux monuments historiques.
En 1952, une campagne de restauration de la chapelle romane Notre-Dame de Colombier est lancée.
En 1963, la façade de Notre-Dame de Colombier fut ravalée.
Des fouilles dans le cimetière bordant la chapelle Notre-Dame et tout autour ont mis au jour des cazals (bâtiments en ruine) accréditant que le lieu était auparavant habité.
Lieux incontournables:
Églises
Église Saint-Roch. Ancienne chapelle castrale, construite au XVIIIe siècle sur les vestiges d’une ancienne église plus petite. Église paroissiale dédiée à la Vierge marie.
Chapelle Notre-Dame-de-Colombier3 : Un bel exemple des débuts de l’architecture romane datant du XIe siècle (le clocher est du XIIIe siècle). La légende raconte que le seigneur de Montbrun partit aux croisades et que, à son retour, son fils qui ne l’avait pas reconnu lança ses chiens contre lui. Le père mourut dans la nuit et quand, le lendemain matin, son fils comprit ce qu’il avait fait, il fut terrassé par le remords. Voyant une colombe se poser sur le sol, il décida de construire une chapelle à l’endroit que ses pattes avaient touché.
Château de Montbrun
Le château de Montbrun est un ancien château fort perché au sommet du village, il ne reste presque plus rien, à part quelques pierres et la forme d’une motte.
Au XIe siècle, il existe une motte castrale et un village est mentionné aux abords.
En 1175, une famille des seigneurs de Montbrun est mentionnée pour la première fois. C’était une fief du comté de Foix avant que le vicomte de Narbonne ne s’en empare pour surveiller sur les routes menant à Narbonne.
En 1209, Montbrun devint une des trente-et-une baronnies de la Vicomté de Narbonne.
Durant la période de la Croisade des Albigeois, le seigneur de Montbrun fut dépossédé de ses biens par Simon de Montfort. Ce fut son fils Amaury de Montfort qui restitua le château au vicomte de Narbonne. Le château du village comptait un châtelain qui occupait les lieux, mais aussi un viguier.
Au XVIIIe siècle, le châtelain qui représente le seigneur possédait une maison adossée au château devenu inhabitable.
La seigneurie arrive par mariage en possession de Pierre-Antoine de Trégoin, seigneur de Montbrun en 1625. Jean-Pierre de Trégoin, puis Jean-Hyacinthe de Trégoin lui succèdent et portent le titre de vicomte de Montbrun en 1693. Marie-Gabrielle de Trégoin, petite fille de l’ingénieur Antoine Niquet, apporte en dot Montbrun par son mariage avec Antoine Pascal de Saint-Félix, fils d’autre Antoine Pascal, et d’Isabeau de Gothias. Leur fils, Hyacinthe-Xavier-Joachim-Antoine Pascal, marquis de Saint-Félix et seigneur de Montbrun, lui succède. Il épouse Anne-Marie-Madeleine du Bois-des-Cours de la Maisonfort, fille de messire Alexandre du Bois-des-Cours de la Maisonfort, marquis de la Maisonfort, seigneur de Bertry et de Catherine de Chicogneau. Il meurt en 1790 et sa veuve en 1824. Le château-fort est alors vendu à Antoine Boutet, dont la maison est attenante au château et est démantelée. Les pierres du château servent alors à la construction de la métairie Boutet sur le lieu-dit Le Clus.
Remparts
Les anciens remparts de la ville qui était close subsistent, ils apparaissent au détour des rues.
Porte Saint-Pierre : Porte médiévale emprise dans les remparts de la commune.
Moulin
Moulin à vent du XIXe siècle.
Voie romaine
Passage de la voie gallo-romaine Aquitania de Narbonne à Bordeaux : la voie subsiste, elle traverse le village, elle suit le tracé du ruisseau qui va de Lézignan-Corbières à Saint-Couat d’Aude.
Sentier pédestre de la pinède de la Bisto : Sentier parcourant la pinède et la garrigue.
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