Laroque-De-Fa

Laroque-de-Fa (La Ròca de Fan en occitan) est une commune française située dans le département de l’Aude, en région du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

En 2010, elle comptait 149 Laroquois et Laroquoises. Le village est situé à environ 450 m d’altitude au cœur des Corbières sur la départementale 613 qui traverse le massif. Le village est traversé par le Sou de Laroque qui se jette dans l’Orbieu après avoir passé les gorges de Termes.

La présence de l’homme à la préhistoire dans la région est attestée par deux sites préhistoriques dans les communes avoisinantes. Au Moyen Âge, Laroque-de-Fa faisait partie de la propriété d’Olivier de Termes. Des archives décrivant les activités dans les villages des Corbières au XXe siècle attestent de la présence de nombreux commerces et services jusqu’à 1950.

La zone natura 2000 des « hautes Corbières » s’étend sur le territoire de la commune de Laroque-de-Fa, également traversée par le GR36.

Laroque-de-Fa est située dans le département de l’Aude au cœur des Corbières, à proche distance du golfe du Lion (mer Méditerranée). Le village est construit sur le Sou de Laroque, qui forme un vallon entouré de collines de faible altitude. À vol d’oiseau, Laroque-de-Fa est à 43,5 km au sud-ouest de Narbonne, 39,5 km au nord-ouest de Perpignan et 33,5 km au sud-est de Carcassonne1. Sept communes sont limitrophes :

Le village est construit sur une excroissance naturelle de la roche datant du tertiaire dû au rapprochement de la plaque ibérique sur le continent européen. Le sol est géologiquement constitué de calcaire et de schiste formé par le pli pyrénéen. Le massif hercynien de Mouthoumet, au sud du bassin tertiaire de Carcassonne, constitue l’ossature des Corbières méridionales, il apparaît sur près de 45 km. C’est le seul massif hercynien affleurant dans la zone sous-pyrénéenne2.

Laroque-de-Fa est un village du massif des Corbières construit sur le Sou de Laroque au pied du plateau de Mouthoumet. La commune englobe toute la partie haute du vallon que forme le Sou de Laroque, le point culminant, le « Roc de Matefagine » s’élève à 871 m et le point le plus bas est sur la partie la plus en aval du Sou de Laroque au nord de la commune à 410 m3. La mairie est située à l’altitude de 450 m3.

La commune est traversée du sud au nord par le Sou de Laroque qui prend sa source au « Roc de Matefagine » sur le territoire de la commune voisine de Massac à seulement quelques mètres de la commune de Laroque-de-Fa. Il s’écoule sur 17,2 km4 jusqu’à se jeter dans l’Orbieu sur la commune de Vignevieille au lieu-dit Durfort après avoir passé les gorges du Terminet. En raison du climat son débit est très inconstant, de fortes pluies provoquent rapidement des crues comme sur cette photo tandis que l’été les périodes très sèches réduisent son débit à un mince filet d’eau. On y trouve des poissons de rivières comme le chevaine, la truite fario, le vairon mais aussi des anguilles et des écrevisses5. Des ruisseaux se jettent dans le sou sur la commune, d’amont en aval : le « ruisseau de Charbonnière », le « ruisseau des Canats » et le « ruisseau de Vignegairet » pour les principaux3.

Quelques points d’eau situés sur la commune sont pompés et acheminés vers le château d’eau communal, enterré sur un versant de la « colline de la Cigale », après filtration, l’eau est redistribuée aux habitants. D’après une étude sanitaire de 2006, l’eau de Laroque est considérée comme l’une des meilleures et moins chères du département6.

Le climat de Laroque-de-Fa est qualifié « Cfa » selon la classification de Köppen avec :

« C » pour climat tempéré avec des températures moyennes des 3 mois les plus froids comprises entre – 3 °C et 18 °C, les température moyenne du mois le plus chaud supérieures à 10 °C et les saisons été et hiver bien définies.

« f » pour climat humide avec des précipitations tous les mois de l’année et pas de saison sèche.

« a » pour un été chaud avec les température moyenne du mois le plus chaud supérieures à 22 °C.

Le climat des hautes Corbières est un climat aux étés chauds et aux hivers rudes. Il neige généralement au moins une fois par hiver, les chutes de neiges sont parfois importantes et le vent est très présent. Le climat étant très variable entre les différentes zones du massif des Corbières il n’est pas possible de faire une représentation de climatologie exacte et précise de la commune, puisque la seule source officielle est celle de la station de Météo-France de Carcassonne, bien plus au nord-ouest du canton et située en plaine, elle n’est pas du tout représentative de ce qui se passe exactement sur les hauteurs, les températures, climats, précipitations, hygrométries et vents, n’ont aucun point commun avec les données affichées par cette station.

L’homme était présent dès la préhistoire, on trouve deux sites préhistoriques dans les environs, la nécropole mégalithique de la Clape13,14,15 entre Laroque-de-Fa et Massac et le dolmen de Coume Jonquières

À la faveur de l’invasion des Normands, des dévastations des Sarrazins et des discordes politiques qui en furent la conséquence, les seigneurs avaient senti le besoin de se défendre et de se grouper, agrandissant ainsi leur puissance et aboutissant en définitive à obtenir, au Xe siècle, l’hérédité des terres et des charges. C’est le début de la féodalité.

À l’époque carolingienne, on emploie indifféremment les deux mots pagus et comitatus pour désigner une même circonscription. Le territoire actuel de l’Aude avait dépendu, à l’époque romaine, partie Civitas Narbonae et partie Civitas Tolosae.

La cité de Narbonne fut, à la période carolingienne, divisée en six Pagi : le Narbonnais, le Minervois, le Fenouillède, le Peyrepertuzès, le Razès et le Carcassès.

Le Peyrepertuzès (Pagus Petrapertusensis) tire son nom du château Peyrepertuse; sa circonscription correspond aux cantons de Tuchan et de Mouthoumet. Plus tard, ce pagus servira à former au XIIIe siècle, le Termenès et la viguerie de Peyrepertuse, dont faisait partie la commune de Laroque-de-Fa18.

En 1167, Bernard de Balbonne était seigneur de La Roque-de-Fa. Le traité de Paris (1229) avait stipulé la soumission de Raymond VII, comte de Toulouse, et le mariage de sa fille Jeanne avec Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Alphonse étant mort sans enfant, le comté de Toulouse, donc la partie ouest du département de l’Aude, fut uni à la Couronne (1271). À son tour, Raimond II Trencavel, vicomte de Carcassonne, se soumit au pouvoir du roi (1246-1247), et apporta ainsi au domaine royal, la partie centrale du département de l’Aude. Le reste fut annexé en 1258 par la cession qu’en fit à Louis IX, le roi Jacques d’Aragon roi de Majorque18. Ce lieu disputé au XIIIe siècle entre les seigneurs de Termes et l’abbaye de Lagrasse fut vendu au roi Louis IX par Olivier de Termes. À Laroque-de-Fa, lors de la grande révolte occitane de 1240, Olivier de Termes fut assiégé par les troupes royales. Le domaine de Carcassès fut vendu au roi par Olivier de Termes en 1260. Le commandeur du temple de Notre-Dame de Peyrens rendait la justice à La Roque-de-Fa entre 1273 et 1285. En 1557, Françoise d’Arse était seigneuresse à Laroque-de-Fa et en 1607, Jean de Montredon est mentionné comme seigneur. En 1695 Bernard de Barre acquiert du roi la seigneurie de La Roque-de-Fa et André de Barre le racheta au roi en le 6 mai 1666.

Quelques instantanés de l’histoire récente de Laroque du début du XXe siècle, repris par le généalogiste Stéphane Guizard à partir de documents d’archives. On découvre qu’en 1907, Laroque faisait partie des quatre communes du canton sur les 18, à posséder l’électricité et le télégraphe. On remarque aussi que la commune était bien pourvue en commerces et services, disparus aujourd’hui :

En 1907 Laroque-de-Fa disposait de l’électricité et du télégraphe, d’une école, d’un docteur, d’auberges, d’un boucher, d’un boulanger, d’un cordonnier, d’une épicerie, d’un maréchal ferrant et d’une menuisier19.

En 1926 le village disposait, en plus, d’un pharmacien, d’un marchand de bestiaux, d’un marchand de bois, de cafés, de charbonniers, de maçons et d’un tabac20.

En 1935 on retrouvait toujours ces services à Laroque-de-Fa21.

En 1949 on trouvait encore une école, un médecin, un boucher, une épicerie et deux cafés22.

En août 2006, un violent incendie a détruit une grande partie de la végétation au nord-est du village, il a fallu plusieurs heures aux forces d’intervention pour circonscrire le sinistre avec l’intervention de canadairs.

Lieux incontournables:

L’église Saint-Cyr-Sainte-Juliette est un édifice à nef rectangulaire voûtée en berceau brisée et divisée en deux travées par deux arcs doubleaux retombant sur culot. La base de la voûte est soulignée par un bandeau mouluré. Le chœur carré est voûté sur croisée d’ogives retombant sur culots. La nef semble dater de la fin du XIIe siècle et le chœur de la fin du XIIIe siècle. Au XIXe siècle on rajouta à l’édifice deux chapelles formant transept, voûtées sur croisée d’ogives. La chapelle sud, dédiée à la Vierge, abrite une vVerge à l’enfant en bois doré du XVIIe ou du XVIIIe siècle ; la chapelle nord est dédiée à saint Joseph, mais la statue en bois doré de ce saint est placée au-dessus de la porte. Le chœur abrite une statue de la même époque représentant sainte Juliette couronnée et saint Cyr enfant, se tenant par la main, chacun tenant un rameau. L’ensemble des fenêtres a été muni au XIXe ou au début du XXe siècle de vitraux. Le vitrail nord du chœur représente saint Georges terrassant le dragon, celui de la fenêtre sud saint Roch et son chien ; l’oculus percé au-dessus de la porte le Sacré-Cœur La porte en plein cintre qui s’ouvre à l’ouest aurait été précédée d’un porche. Au-dessus est construit un clocher mur à deux baies. L’église et ses trois statues ont été entièrement restaurées en 1975. Pendant les travaux on a découvert l’ancienne table d’autel en calcaire dévonien, qu’on a replacée sur un massif bâti44.

L’église abrite une croix d’offrande en argent de 1710 et une statue représentant saint Juliette et saint Cyr, statue en bois, peinte et dorée à l’or, datant du début du XIXe siècle ; ces deux objets sont classés à l’inventaire des monuments historiques depuis le 5 novembre 195445,46.

La colline de « la Cigale » qui domine le village possédait depuis longtemps un piédestal sur lequel trônait une statue de la Vierge, mais après de violents orages et vents, cette statue a été détruite. Depuis une petite dizaine d’années quelques personnes se sont groupées pour remplacer l’ancienne statue par la représentation d’un archange, l’archange Raphaël de guérison.

Au sud du village se trouvent les vestiges de l’ancienne église paroissiale du hameau de Carcasses, dédiée à sainte Marie Magdeleine. Aujourd’hui seuls des pans de murs subsistent, perdus dans la végétation.

Les vestiges du château surplombent le village sur une colline au nord.

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