Courtauly
Courtauly (en catalan ou occitan Cortaulin) est une commune française située dans le département de l’Aude et la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Ses habitants sont appelés les Courtaulins.
Jacques Lemoine écrit dans La Toponymie et la frontière franco-wisigothe du VIe et VIIe siècles sur l’origine de l’ancien village de Courtaulin (Cortaulin en catalan) :
Le mot bas-latin cortis (domaine rural) est propagé par les Francs ; les noms en court sont en grande majorité situés dans la partie franque. Dans la partie franque de l’Aude, les noms suivants sont à retenir : Cortaulin, la Courtète (canton d’Alaigne). La frontière franque est jalonnée par des noms en « court » (Cortaulin), « garde » (Bellegarde), « force » (La Force).
Les Francs ont opéré dans les confins occidentaux de l’Aude d’importants défrichements (…). Il n’est nullement hardi de présumer que les Francs qui furent partout de grands défricheurs, aient attaqué cette vaste région : Feuerville, Fourville, les Bordes, Cortaulin et Villefort, sont les premières étapes du défrichement.
Dans certaines vallées, comme l’Ambronne, le défrichement amorcé par les Gaulois, progresse sous les Mérovingiens (à Courtaulin) et s’achève au Moyen Âge par la main des ecclésiastiques (à Saint-Benoît)1.
En 1179, Courtaulin devient la seigneurie d’Alaigne : « Acte de 1179 contenant serment de fidélité fait au sieur Rogier, vicomte de Béziers, par dame Escharrone et Rougier Izarn, son mari pour raison des lieux d’Alaigne, Courtaulin, Gaytas et Peyrafitas, qu’ils tenaient de lui en fief. »2
Sous l’Ancien Régime, le village est placé dans le diocèse de Mirepoix (Ariège) et la sénéchaussée de Limoux : en 1229, le village, confisqué comme bien hérétique au moment de la croisade contre les Albigeois, est attribué à la seigneurie de Mirepoix, Guy de Lévis, qui en fait un fief familial. En 1300, lors du partage de la seigneurie de Mirepoix, Courtaulin revient à Thibaud de Lévis (baronnie de Lapenne et Montbrun).
Dans L’Histoire de la Bezole de Jacques Lemoine, on lit aussi au sujet du hameau des Rabous, dépendant du village :
Le hameau des Rabous dépendait jadis de Saint-Benoît tout en étant une succursale de Pomy en ce qui concerne son église rurale.
L’étymologie des Rabous est difficile à établir ; vulgairement, c’est toujours la forme Raou, Rahou, qui est employée : s’agit-il d’un dérivé du provençal Raon, roseaux (haut-allemand Rohr) ?
L’état civil des Rabous est tenu par le curé de Pomy depuis 1706 ; les enterrements ont lieu dans le petit cimetière des Rabous ; en revanche, baptêmes et mariages ont lieu à Pomy. C’est une famille Raou qui habite au masage de Raou. Elle a donc pris le nom de l’endroit où elle habite.
Cette famille Raou, s’allie bientôt avec les Denoy. Puis une fille Raou contracte mariage avec Martial Faur, un fils du fermier de Mondésir. Plus tard, en 1757, Joseph Faur, de Courtauly, épouse Marguerite Denoy. Enfin en 1785, les Tisseyré font leur apparition : Jean-Baptiste Tisseyré épouse Jeanne Faur, fille de Martial Faur.
Courtaulin reste dans la mouvance des Lévis jusqu’au début du XVIIIe siècle, le nom de Courtaulin subsistant jusqu’au XVIIe siècle lorsque le village prend alors (avec le hameau des Rabous scellés au village par le jeu des mariages avec les seigneurs de Courtaulin) le nom de Courtauly. Puis, jusqu’à la Révolution, il s’administrera librement comme communauté.
En 2013, la commune comptait 72 habitants. L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année
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